• Nous traversons le présent les yeux bandés. Tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes en train de vivre. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens. (loc. 42-44)
  • Je balayai ses craintes d’un revers de main et proclamai que le sens de la vie c’est justement de s’amuser avec la vie, et que si la vie est trop paresseuse pour cela il faut lui donner un léger coup de pouce. (loc. 224-225)
  • Ils lui répondirent qu’il y avait peu de place au cimetière et que les vieux morts devaient céder la place aux jeunes morts. (loc. 1794-1795)
  • Il venait de vivre cette période trop brève de la vie (la période paradisiaque) où l’imagination n’est pas encore saturée par l’expérience, n’est pas devenue routine, où l’on connaît et où l’on sait peu de choses, de sorte que l’inimaginable existe encore ; et si l’inimaginable est sur le point de se transformer en réalité (sans l’intermédiaire de l’imaginable, sans la passerelle des images), on est pris de panique et de vertige. (loc. 1933-1936)
  • Ah, songeait-elle, j’ai beau être telle que je suis à présent, je n’aurais pas vécu inutilement si un peu de ma jeunesse continue de vivre dans la mémoire de cet homme ; et elle se dit ensuite que c’était là une nouvelle confirmation de sa conviction : toute la valeur de l’être humain tient à cette faculté de se surpasser, d’être en dehors de soi, d’être en autrui et pour autrui. (loc. 1963-1966)
  • Il en conclut que son propre bonheur n’était qu’un maillon dans une longue chaîne de bonheurs, et comme il avait le cœur généreux sa bonne humeur décupla. (loc. 2531-2532)
  • Il comprenait cependant que son métier ferait partie des hasards de sa vie. Qu’il lui collerait à la peau comme une moustache postiche qui prête à rire. (loc. 2642-2643)