• Le héros beethovénien est un haltérophile soulevant des poids métaphysiques. (loc. 498-99)
  • On peut avec raison reprocher à l’homme d’être aveugle à ces hasards dans la vie quotidienne et de priver ainsi la vie de sa dimension de beauté. (loc. 719-20)
  • Sa bonne humeur était revenue. Genève, qu’il avait maudite toute sa vie comme la métropole de l’ennui, lui semblait belle et pleine d’aventures. (loc. 1153-54)
  • Ce qui n’est pas l’effet d’un choix ne peut être tenu pour un mérite ou pour un échec. (loc. 1209)
  • À l’étranger, elle constate que la transformation de la musique en bruit est un processus planétaire qui fait entrer l’humanité dans la phase historique de la laideur totale. L’absolu de la laideur s’est d’abord manifesté par l’omniprésente laideur acoustique : les voitures, les motos, les guitares électriques, les marteaux piqueurs, les haut-parleurs, les sirènes. L’omniprésence de la laideur visuelle ne tardera pas à suivre. (loc. 1275-78)
  • Il y a maintenant des siècles que la foi calviniste a fait de l’église un simple hangar qui n’a d’autre fonction que de protéger la prière des fidèles de la neige et de la pluie. (loc. 1513-15)
  • On peut trahir des parents, un époux, un amour, une patrie, mais que restera-t-il à trahir quand il n’y aura plus ni parents, ni mari, ni amour, ni patrie ? Sabina sentait le vide autour d’elle. Et si ce vide, c’était précisément le but de toutes ses trahisons ? (loc. 1722-24)
  • Savez-vous l’effort que ça représente, pour l’historien de la littérature, de reconstituer la vie sexuelle d’un Voltaire, d’un Balzac ou d’un Tolstoï ? Dans le cas des écrivains tchèques, ils n’auront aucun doute. Tout est enregistré. Le moindre soupir. (loc. 2978-80)
  • La vie humaine n’a lieu qu’une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième vie pour que nous puissions comparer différentes décisions. (loc. 3147-50)
  • Ce droit nous semble aller de soi parce que c’est nous qui nous trouvons au sommet de la hiérarchie. Mais il suffirait qu’un tiers s’immisce dans le jeu, par exemple un visiteur venu d’une autre planète dont le Dieu aurait dit « Tu régneras sur les créatures de toutes les autres étoiles », et toute l’évidence de la Genèse serait aussitôt remise en question. L’homme attelé à un charroi par un Martien, éventuellement grillé à la broche par un habitant de la Voie lactée, se rappellera peut-être alors la côtelette de veau qu’il avait coutume de découper sur son assiette et présentera (trop tard) ses excuses à la vache. (loc. 3983-87)
  • La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. (loc. 4039-41)
  • C’est pourquoi l’homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition. (loc. 4185-86)