• Nous sommes des nains, admit Guillaume, mais des nains juchés sur les épaules de ces géants, et dans notre petitesse il nous arrive parfois de voir plus loin qu’eux à l’horizon. (loc. 1835-1837)
  • — Donc, vous n’avez pas qu’une seule réponse à vos questions ? — Adso, si tel était le cas, j’enseignerais la théologie à Paris. — À Paris, ils l’ont toujours, la vraie réponse ? — Jamais, dit Guillaume, mais ils sont très sûrs de leurs erreurs. (loc. 6330-6334)
  • Apprends, me dit-il, sous la torture, ou menacé de torture, un homme dit non seulement ce qu’il a fait mais aussi ce qu’il aurait voulu faire, même s’il ne le savait pas. Rémigio veut maintenant la mort, de toute son âme. (loc. 8043-8044)
  • Je ne comprenais jamais quand il se mettait à plaisanter. Dans mes contrées, lorsqu’on plaisante, on dit une chose et puis on rit très bruyamment, de façon que tous les présents participent à la plaisanterie. Guillaume, au contraire, riait seulement quand il disait des choses sérieuses, et il gardait tout son sérieux quand censément il plaisantait. (loc. 8719-8721)
  • Le diable n’est pas le principe de la matière, le diable est l’arrogance de l’esprit, la foi sans sourire, la vérité qui n’est jamais effleurée par le doute. Le diable est sombre parce qu’il sait où il va, et allant, il va toujours d’où il est venu. (loc. 9775-9777)
  • L’Antéchrist peut naître de la piété même, de l’excessif amour de Dieu ou de la vérité, comme l’hérétique naît du saint et le possédé du voyant. Redoute, Adso, les prophètes et ceux qui sont disposés à mourir pour la vérité, car d’ordinaire ils font mourir des multitudes avec eux, souvent avant eux, parfois à leur place. (loc. 10069-10072)
  • Le devoir de qui aime les hommes est peut-être de faire rire de la vérité, faire rire la vérité, car l’unique vérité est d’apprendre à nous libérer de la passion insensée pour la vérité. (loc. 10074-10076)